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Épisode #19 : Judo avec Franck Lefebvre

#Paris2024 vu de Saint-Raphaël

 
Champion de France de 1re division en 1996 en -71 kg, Franck Lefevbre a passé six années sous les couleurs du PSG en compagnie de David Douillet, Djamel Bouras ou encore Frédéric Demontfaucon avec lesquels il a formé l'une des équipes du club de la capitale. 
 
Arrivé à Fréjus de son Watrellos natal à l’âge de 4 ans, il a découvert ce sport au judo club de l'Estérel alors situé sous l'actuel Casino de jeux de Saint-Raphaël. Très vite remarqué par ses résultats, il intègre le sport étude de Nice, puis l'INSEP après avoir fait partie de toutes les équipes de France jeune jusqu'au seniors.
Cadre technique de la Fédération dans le Var pendant 7 ans, c'est en 2000 qu'il rejoint l'Association Raphaëloise des Arts Martiaux (ARAM) où il y enseigne depuis 23 ans. Toujours très proche des meilleurs judokas français du moment, notamment ceux croisés en équipe de France ou au PSG comme un certain Teddy Riner, il va suivre ces Jeux de Paris d'une manière très attentive. Tour d'horizon...
 

Que représentent ces Jeux Olympiques de Paris pour votre sport ?

« Même si je n'ai jamais disputé les JO, en tant qu'ancien athlète de haut niveau, je sais ce que cela représente pour un judoka de participer à cette compétition. C'est le but ultime. Alors imaginez ce que cela va être pour nos français qui vont faire ces JO chez eux, devant leur public, leur famille, leurs amis. Pour tous les sports amateurs comme le nôtre, il n'y a rien de plus grand que les Jeux Olympiques. C'est ce qui permet à nos disciplines d'exister, d'être médiatisées. Le football ou le rugby ont leur coupe du monde, leurs coupes d’Europe, leurs championnats. Le tennis a ses tournois du grand Chelem. Pour le judo, comme pour bien d'autres sports amateurs, il n'y a que les JO pour offrir une telle couverture médiatique. C'est ça le pouvoir des Jeux ».
 

Quelles sont les meilleures nations pour ces Jeux ?

« Le Japon encore et toujours. Tant chez les filles que chez les garçons, c'est la délégation qui devrait gagner le plus de médailles et peut-être le plus de titre. La France aura aussi son mot à dire et peut très bien figurer. La Géorgie, surtout chez les garçons, ne cesse de monter en puissance. La Russie, bien que sous bannière olympique, dispose de très bons combattants. Et en règle générale, toutes les anciennes républiques de l'ère soviétique où les sports de combats, dont le judo, sont une institution. Après pour les titres et les médailles, c'est dur à dire car beaucoup de nations dans le monde ont maintenant d'excellents judokas. Il peut y avoir de belles surprises car cela reste le tournoi d'un jour et surtout un sport individuel ».
 

Quelles sont les chances des athlètes français ?

« Elles sont nombreuses à commencer par Teddy Riner ou encore Clarisse Agbégnénou qui seront les deux fers de lance d'une très belle équipe de France. Je pense raisonnablement qu'on peut obtenir six médailles en individuel et une par équipe. Pour la couleur on verra mais je suis certain qu'il y aura de l'or. Depuis l'entrée du judo aux JO, la France a toujours rapporté des médailles et on est la deuxième nation mondiale derrière le Japon. Il n'y a pas de raison que ça change. Des garçons comme Luka Mkheidze ou Alpha Djalo ou des filles comme Romane Dicko sont potentiellement médaillables ».
 

Quelles retombées espérez-vous pour votre club ?

« Après les Jeux, il y en a toujours, surtout si nous avons des bons résultats. Mais ce que je souhaite avant tout, et ça ne s'adresse pas qu'au judo, c'est que ces Jeux servent à faire évoluer les mentalités sur le sport et surtout le sport amateur dans l'hexagone. Depuis six mois, on voit des reportages à la télé sur nos athlètes, nos clubs, nos enseignants. Les initiatives, notamment au niveau des pouvoirs publics, se multiplient pour promouvoir le sport. Tout ça c'est très bien et ça va dans le bon sens mais il ne faudrait pas que cela s'arrête après la cérémonie de clôture des Jeux. Ce serait également bien que l'on repense la manière de faire du sport à l'école ou au collège. Plus de partenariat avec les clubs et les fédérations avec des planches horaires mieux adaptées. Je vais être franc sur le sujet. On peut être dispensé de cours de sports à l'école mais pas de dessin ou de musique. Cela situe l'importance que l'on accorde au sport dans l'enseignement en France. Pourtant, on l'a vu avec la récente crise du COVID. Quasiment deux ans sans sport et les problèmes d'obésité chez les jeunes se sont accentués. C'est ça qu'il faut changer et que j'espère de ces Jeux en France. Le sport, ce n'est pas que des titres ou des médailles. C'est un mode de vie, un sens des valeurs, une éducation ».
 
Source de l'article et image : Ville de Saint-Raphaël - Selma Berny